Archives de la catégorie ‘Perou’

Puerto Maldonado

Publié le 23 Jun 2012 — par Nous
Catégories Perou

Puerto Maldonado est une petite ville, perdue au fin fond de la forêt amazonienne. Il y a encore trois ans, il fallait environ une semaine pour s’y rendre depuis Cusco. Le chemin, une piste de terre n’était praticable que lors de la saison sèche. Depuis, une route a été construite reliant Lima à Brasilia en traversant tout le bassin amazonien. La trans-océane passe par Puerto Maldonado ce qui réduit considérablement le temps de trajet. Au lieu de la semaine de camion, il faut dorénavant une dizaine d’heures pour s’y rendre.

A la sortie du bus, le changement de climat est rude. Après l’air frais des montagnes andines, on est accueilli par une chaleur écrasante et un taux d’humidité frôlant les 100%. Sur place, on a réservé un lodge pour plusieurs jours avec expéditions dans la jungle comprises, car  il est impossible d’aller se promener dans la forêt amazonienne par ses propres moyens. Après quelques heures d’attente, on vient finalement nous chercher à la station de bus. On avance encore quelques temps sur la fameuse route, puis on bifurque sur une petite piste et on s’enfonce dans une forêt dense. Le lodge Bello Horizonte est perdu au milieu de la jungle, la ville de Puerto Moldano, dernière trace de la civilisation, est à environ 30 kilomètres. Face à nous, l’Amazonie s’étend à perte de vue.

En soirée, on part faire une petite marche autour du lodge. Le soleil descend rapidement et on se retrouve dans le noir, il est à peine 6 heures. La première nuit dans notre petit cabanon est assez particulière. Dans l’obscurité, la jungle se réveille, ça rugit, piaille, grogne et caquète de partout. Malgré ces bruits peu rassurants, c’est ceux que l’on n’entend pas qui nous posent le plus de problèmes. Les moustiques, extrêmement voraces, ne semblent pas être affectés par la demie bouteille de répulsif dont on s’asperge.

Le lendemain matin, on part marcher en compagnie de notre guide Henry. Habitant la région depuis toujours, il nous en apprend beaucoup, sur la faune et la flore de la forêt.  L’Amazonie, ce n’est pas tout à fait un safari, la forêt est si dense qu’il est extrêmement difficile d’y voir des animaux. Impossible d’y voir un jaguar sauf si c’est lui qui décide de venir à votre rencontre, ce qui heureusement est plutôt rare. Au fur et à mesure de notre progression, on comprend vite que l’homme n’est vraiment pas adapté pour vivre ici. La plupart des plantes sont vénéneuses, les animaux dangereux, sans parler des nuées d’insectes qui nous dévorent vivants. Bien qu’extrêmement belle par ses couleurs et sa diversité, la forêt amazonienne reste un des endroits les moins hospitalier du monde.

On croise plusieurs fois le chemin des fourmis narcotrafiquantes. Elles transportent sur leur dos des morceaux de feuilles, sur lesquels, dans leur nid, elles feront pousser des champignons. A chaque fois une fourmi ouvrière porte la feuille, alors qu’une autre plus petite, posée au sommet, contrôle la qualité du chargement.

Rencontre surprenante, le Cachapona ou palmier qui marche. Cet arbre développe de nouvelles racines, abandonne les anciennes et peut de cette façon déplacer son tronc pour être le mieux possible exposé au soleil. Durant sa vie, il peut se mouvoir d’environ 4 à 5 mètres. Pas facile de s’orienter quand même les arbres changent de places…

Les feuilles des plantes restent rarement entières, les chenilles de toutes sortes les grignotent, ne laissant souvent que les nervures, créant ainsi de véritables dentelles naturelles.

Ces chenilles se transforment en papillons, dont le Morpho qui atteint des tailles impressionnantes.

Après quelques heures de marche, on atteint un cour d’eau qui s’enfonce encore plus profondément dans la jungle. La canopée recouvre entièrement la rivière, créant des tunnels de végétaux. On doit parfois s’arrêter et dégager le passage à la machette, tant la végétation est dense. Sur les bords des rives, des caïmans nous observent camouflés derrière des feuilles et des tarentules semblent faire la sieste au soleil.

On croise également la route d’un Jergon, un des serpents les plus dangereux de la forêt. En s’approchant trop près, il finit par sauter dans l’eau et disparaître sous le bateau.

De retour au camp, on profite de la piscine d’eau naturelle. On partage l’endroit avec une famille de tarentules qui vivent sous le toit du cabanon avoisinant ainsi que des dizaines de papillons qui tournent autour du bassin.

Le troisième jour, on se lève à 4 heures pour rejoindre le plus tôt possible une paroi rocheuse le long de la rivière. C’est à cet endroit que viennent, tous les jours, manger des centaines de perroquets. Au menu, de la glaise, qui les aide à digérer toutes les graines toxiques qu’ils mangent durant la journée.

On continue en bateau sur le Madre Dio, le fleuve qui traverse la région, jusqu’à atteindre la réserve du lac Sandoval. On est accueillit par des grognements, qui s’apparentent à une grosse bête. En suivant Henry, on s’attend à tomber sur un léopard ou une meute de cochons sauvages. En fait, ce sont des singes hurleurs, perchés haut dans les arbres, les Pavarotis de la jungle.

Après une marche de quelques kilomètres, on reprend un bateau pour explorer les rives du lac. Ici la faune est préservée et protégée, d’où son abondance. Sur un morceau de bois mort, une famille de tortues profitent des rayons du soleil matinal.

Plusieurs oiseaux habitent l’endroit, notamment les Chanchos, des volatiles préhistoriques incapables de voler, ainsi que plusieurs sortes de perroquets.

On mange au bord de l’eau du Uaness, un repas local à base de riz et de coriandre, emballé dans une feuille de bananier. Le tupperware de la jungle.

Toujours sur le lac, on aperçoit des loutres géantes qui jouent dans l’eau. Peu intéressées par notre présences, elles semblent plus préoccupée à savoir laquelle d’entres elles, restera le plus longtemps sur le bois mort qui flotte dans l’eau.

Sur le chemin de retour, on croise un tigre du Bengale qui attend patiemment au bord de la route. L'honneur est sauf, on aura au moins vu un félin!

Des photos de nanimaux

La vallée sacrée

Publié le 17 Jun 2012 — par Nous
Catégories Perou

Nous quittons Pisac après un dîner dans un boui boui du village, comme on les aime. Empruntant un bus local, nous continuons notre escapade dans la vallée sacrée. Changement de bus à Urubamba, puis le chauffeur nous laisse à une intersection, où des taxis attendent, permettant ainsi de découvrir deux sites plus éloignés, où les bus ne se rendent pas, Moray et les Salineas. Après une négociation musclée, nous voilà partis.

Le premier site, Moray, est une merveille agricole. Les terrasses ainsi disposées, permettaient aux Incas de tester les conditions de la terre et l’arrivée d’eau à chaque étage et ainsi de définir le meilleur légume ou fruit à y planter. Dans de telles conditions, les Incas ont réussi à faire évoluer leurs plantations en augmentant par exemple, la taille des légumes. Nous restons là quelques instants, les yeux bien ouverts, essayant d’encrer le paysage dans notre mémoire tellement l’endroit est saisissant.

Et puis notre chauffeur nous conduit plus loin, aux Salines. Ne sachant pas vraiment à quoi nous attendre, la surprise vue de la route en y parvenant est grandiose. Ces bacs d’eau salée dans des couleurs dérivants du brun au blanc sont comme de grands morceaux de chocolat (serait-ce le manque ?)

Les puits sont remplis d’eau provenant de la montagne. Une fois l’eau évaporée, au bout de 3 mois, la famille récolte le sel qui servira de condiment pour la cuisine, aromatisé ou non ou de sel pour le bain. Et puis le processus recommence.

Après ces deux découvertes incroyables, notre chauffeur nous ramène à l’intersection. Là au bord de la route, nous stoppons les véhicules pour Urubamba, puis pour Ollantaytambo.

Dans ce petit village pavé, encore construit à la manière des incas, nous passons la nuit dans une auberge bien agréable.

Le lendemain matin, nous découvrons les ruines à coté du village. Ancien temple-forteresse, c’est le seul endroit, où les incas retranchés, gagnèrent une bataille en 1537 contre les espagnols.

Aucune route ne parvenant au Machu Picchu, le train est la seule possibilité d’y arriver. Grâce à un peu trop de zèle de la compagnie (…), ce dernier est devenu le train le plus cher du monde ! Nous le prenons vers midi et arrivons dans le village ultra touristique d’Aguas Calientes quelques heures plus tard. Nous trouvons une chambre d’hôtel et parcourons les rues bordées de restaurants, bars et échoppes souvenirs. Par chance, notre hôtel se situe de l’autre côté de la rivière, là où vivent les locaux. Ce qui nous permet de voir l’autre côté de la vie, dans ce village renommé en « village du Machu Picchu ».

Départ très tôt et dans la nuit pour le Machu Picchu. Nous décidons de ne pas emprunter les bus touristiques, mais plutôt d’utiliser nos pieds, à la manière des incas pour rejoindre le site (par défi personnel mais aussi peut-être par esprit de contradiction contre tous ces coûts imposés).

Après une heure trente de montée, nous voilà aux portes de cette merveille. En l’apercevant, le cœur se serre, l’émotion est bien présente. Nous avons beau l’avoir vu des dizaines voir des centaines de fois en photo, ce coup-ci il est devant nous, se dressant majestueusement encore dans l’ombre. Nous nous installons avec les quelques autres lève-tôt pour admirer le soleil prenant possession des lieux au fil des minutes. Le spectacle est superbe.

Nous arpentons ensuite les ruines, en tendant parfois l’oreille quand nous rencontrons un guide expliquant les détails du site.

Nous partons ensuite de l’autre côté de la montagne voir un ancien pont inca. Le chemin après ce dernier est minuscule, taillé dans la roche sur une pente vertigineuse. C’est par-là que les Incas se sont enfuis lorsqu’ils ont abandonné l’endroit. De retour à la cité, nous nous installons sur une des terrasses en face et profitons de ce coin tranquille. Tristan lit pendant que je m’endors, épuisée du réveil si matinal et de la marche abrupte du matin. Les groupes de touristes venus de Cusco pour la journée affluent, le site se remplit et le soleil tape très fort,  il est donc temps pour nous de redescendre, avant de jeter un dernier coup d’œil sur le Machu Picchu.

Notre train du retour n’étant qu’à 21h, nous passons l’après-midi dans les sources d’eau chaude du village, accompagnés de bon nombre de péruviens. Dans le train du retour, la fatigue de la journée et les effets de l’eau chaude se font sentir et nous nous endormons.

Nous avons hésité à y venir au vue du prix. Les montants du train, du ticket et du bus sont considérablement élevés et les bénéfices ne sont pas mis aux bons endroits, notamment dans les poches des actionnaires, parfois étrangers… Un peu dégoûtés par tout ça, nous réalisons tout de même la chance que nous avons eue, alors même que la plupart des péruviens ne peuvent y venir. Il en sera de même pour les futurs voyageurs, puisque l’Unesco veut restreindre le nombre de visite par jour, et il est inévitable, pour garder les mêmes bénéfices, que les prix s’envoleront.

Encore des photos !

Incas

Publié le 15 Jun 2012 — par Nous
Catégories Perou

Pas le temps de traîner ! A peine arrivés à Lima, on repart déjà en direction de Cusco. On reviendra de toute façon à la capitale pour nos derniers jours de voyage et on préfère ne pas trop s’y attarder. Première de nos destinations en terre péruvienne, Cusco est à environ 24 heures de bus de Lima. Ca peut paraître long, mais le voyage est agréable et passe relativement vite. Films et repas à bord aidant.

Cusco est l’ancienne capitale de l’empire Inca. Beaucoup de bâtiments sont construits sur d’anciennes fondations de palais ou de temples; les espagnoles les ayants détruits pour reconstruire la ville à leur façon.  Les murs originaux, très typiques de l’ancienne civilisation, sont faits de pierres parfaitement imbriquées les unes avec les autres.

La Plaza de Armas et le cœur de la ville. Les deux églises de l’époque espagnole jouxtent les bâtiments coloniaux tous reconvertis en restaurants ou hôtels chics. C’est un peu le coté négatif de la ville, l’afflux touristique est tellement grand que le centre historique s’est peu à peu transformé, les habitations laissant la place à des agences de voyage ou des hôtels.  Néanmoins ça n’enlève rien à la beauté de la ville avec ses façades en chaux et ses rues pavées. De plus, il suffit de s’éloigner du centre pour retrouver une atmosphère plus vivante, des étales de marchés et des petits restaurants locaux.

On y goûte les spécialités locales, notamment le ceviche, un tartare de poisson relevé au jus de citron vert et le causa, une roulade froide de pomme de terre farcis. La cuisine péruvienne est considérée comme la plus raffinée d’Amérique du sud, et pour l’instant on est assez d’accord avec ca.

Dans un tout autre registre, la spécialité du coin est le cuy roti (et non pas « la »), ou autrement dit le cochon d’Inde à la broche. Ayant encore le souvenir de Sucre et Mimosa nos cochons d’Inde respectifs, on n’a pas encore eu le courage d’essayer, notre commentaire culinaire viendra peut-être dans un prochain article.

On se déplace à Pisac, un petit village d’artisans situé à une heure de route de Cusco. En chemin, on aperçoit sur le coté de la route ce qui semble être un refuge pour animaux, avec notamment un condor dans une cage gigantesque. Frustré par notre longue excursion en Argentine dans le fameux parc des condors d’où nous étions revenus bredouille, on décide de revenir en arrière pour tenter d’aller visiter l’endroit. Sur place, on découvre un centre tenu par une famille qui s’occupe bénévolement des animaux blessés de la région. On nous y explique que la plupart des animaux présents ont été sauvés du marché noir. Plumes ou pelage se vendent jusqu’à plusieurs milliers de dollars selon l’animal. On a la chance d’y voir des sortes d’opossums du coin, des pumas et surtout les fameux condors. Ces derniers sont impressionnants par leur taille, environ 3,5 mètres d’envergure. En entrant avec lui dans  leur cage, un des soigneurs nous explique que ces animaux sont perçus par les locaux comme des animaux mystiques, leurs plumes ayant soi disant des effets magiques. Certaines personnes essayent donc de les capturer par tous les moyens. Les trois condors dans la cage ont été empoisonnés et ne peuvent plus se débrouiller tout seul. Habitués à la présence de l’homme, on peut s’approcher de très prêt, on a même droit un petit vol au dessus de nos têtes.

Le principal attrait de Pisac, c’est les ruines incas qui surplombent le village, perchées sur un éperon rocheux. On décide de s’y rendre le lendemain matin à l’aube et à pied. Le chemin, très raide, se faufile à travers les anciennes terrasses de cultures incas qui n’ont pas bougées depuis 500 ans. La vue sur la vallée en contrebas est impressionnante.

Après une heure de marche, on atteint les premières ruines, des postes de garde avancés. Au fil de notre progression et toujours en montant, on découvre des bâtiments de plus en plus imposants jusqu’à atteindre l’ancienne cité. L’endroit est gigantesque, il nous faut plusieurs heures pour le parcourir.

Au retour, on fait un arrêt au marché du village, où les artisans semblent affairés à tisser, modeler ou peindre la futur collection  « été 2012 » de souvenirs.

Photos photos photos