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Centro de Apoyo Nino Jesus de praga, Tiquipaya

Publié le 14 May 2012 — par caro
Catégories Projet coup de coeur

C’est ici, en Bolivie, pays que j’affectionne tout particulièrement depuis notre arrivée, que je décide de conduire ce dernier projet.

En arrivant à Cochabamba, le nombre d’écoles est vaste, et il est difficile de savoir par où commencer. On s’approche de la réceptionniste de l’hôtel et lui exposons le projet. En moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Claudia nous organise une rencontre le lendemain, dans son village, à 30 minutes de la ville. Le rendez-vous est pris.

Nous prenons un taxi et l’attendons devant l’église. Puis elle nous emmène au lieu dit. Nous nous présentons à la directrice, expliquons le projet. Mais ici ce n’est pas une école, c’est un centre où les enfants se rendent avant et après l’école. Dans un premier temps je suis un peu déçue car ce n’est pas une école… mais je ne ferai pas marche arrière, ce serai trop inhumain après avoir dit à cette femme que nous allions l’aider…

La visite des lieux commence. Nous passons de salle en salle où sont regroupés les 530 enfants du centre. Des nourrissons aux préados, tout le monde à sa place. Chaque groupe d’âge a des activités adaptées, ateliers didactiques, devoirs scolaires, bricolages, jeux ou siestes. Plus de 35 femmes œuvrent autour de ces enfants. Quelques stagiaires sont là aussi pour donner un coup de main et justement se faire la main avec les enfants avant d’entreprendre des études dans ce domaine. L’atmosphère est surprenante, les enfants sont calmes, se lèvent à notre arrivée en nous souhaitant le bonjour, les éducatrices les appellent par de petits noms doux, leur caressent la tête ou la joue. On se croirait dans une très grande famille. Nous sommes très émus par cet amour dégagé par des femmes si engagées.

Nous nous asseyons autour d’une table et leur expliquons qu’elles peuvent acheter ce qui est vraiment nécessaire pour le centre avec le montant donné. Elles discutent puis nous expliquent leurs idées. Le centre aurait d’abord besoin d’un four à pain, le leur est vieux et inadapté pour autant d’enfants. Les éducatrices doivent se lever plusieurs fois en pleine nuit pour ré-enfourner du pain (tout se fait soi-même ici, économie oblige). Et puis une marmite à vapeur aussi, pour pouvoir cuire des aliments pour plus d’enfants. Elles ajoutent des cuillères, car les enfants les piquent pour la maison et elles doivent les laver pendant les repas pour qu’il y en ait assez pour tout le monde. Elles proposent également des jeux didactiques pour tous les âges. La liste faite nous partons avec deux d’entre elles pour acheter tout ce matériel. Nous zigzaguons entre les étales du marché pour trouver chaque produit à petit prix. Ici on demande toujours le prix avec ou sans facture. Nos courses faites nous remontons au centre.

Pendant le dîner, qui nous est gracieusement offert, nous apprenons que le « centro de Apoyo Nino Jesus de Praga » a été ouvert en 1989 par la directrice en personne, qui a tout construit de ses propres mains. Les éducatrices sont payées par l’état, entre 100 et 200 francs par mois, ce qui est très bas même pour la Bolivie. Ces femmes (principalement) sont ici par passion, pour aider leur prochain et éviter que ces enfants ne soient laissés à eux-mêmes, dans la rue,  pendant que leurs parents travaillent. Ces parents justement qui payent entre 2.- et 5.- par mois pour la nourriture et le matériel de leur enfant, ce qui bien sûr n’est pas suffisant. Mais ces familles d’immigrés des mines de la région ne pourraient pas mettre plus. Les plus démunis d’entre d’eux bénéficient même de la gratuité du centre. Certains enfants sont aussi parrainés par des européens, 150 € par année, ce qui permet de subvenir à tous les besoins (si dès fois vous étiez intéressés contactez-nous). D’autres soins justement qui sont également dispensés ici aux enfants ; une médecin et un dentiste sont là pour assurer un service basique.

Vous pouvez imaginer alors que deux européens qui débarquent dans ce centre, les poches chargés de vos dons, forcément ça touche. Les dames n’en reviennent pas. Pour elles, vos dons ont été un miracle et elles ne cessent de nous le répéter… C’est des larmes plein les yeux (oui oui nous aussi) que nous quittons ce petit paradis de gentillesse et d’affection avec une fois de plus, une belle leçon de vie apprise !

Un très grand merci à Françoise, Dominique, Marie, Miguel, Laura ainsi qu’à toutes les personnes qui avaient glissé un petit sous dans la tirelire à l’attention de ce projet mais dont je n’ai malheureusement pas le nom. Grâce à vous, la vie sera un peu meilleure ici.

Les autres photos du centre