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Pâques à Pâques

Publié le 22 Apr 2012 — par Nous
Catégories Chili, Île de Pâques

Lorsque notre avion commence sa descente, on a de la peine à imaginer comment il va réussir à se poser sur ce petit bout de terre, qui depuis le ciel à la taille d’une pièce de 100 pesos. La piste d’atterrissage fait pourtant trois kilomètres de long. Financée par la Nasa, elle peut être utilisée par la navette spatiale en cas de problème dans l’hémisphère sud. On imagine bien la photo couché de soleil+navette spatiale+rangée de Moaïs en arrière plan!

L’île de Pâques ou Rapa Nui comme l’appelle les polynésiens regorge de superlatifs, mais c’est seulement en sortant de l’avion qu’on réalise toute la singularité de l’endroit. L’ambiance y est particulière, un mélange entre Tahiti et l’Amérique du sud. Normal pourrait-on dire, on est à mi-chemin, perdu au milieu du pacifique à 3500 kilomètres de toute terre. Dès la sortie de l’avion, on est accueilli par notre hôte avec un collier de fleurs, culture locale oblige. On loge dans une petite pension familiale qui se trouve au centre de l’unique village de l’île. Quelques maisonnettes au milieu d’un jardin fleuri, un salon en plein air sous un manguier, bref un coin qui incite grandement au far niente.

Pour le repos il faudra attendre. L’endroit abonde de sites archéologiques, 27000  à ce jour, dispersés un peu partout. Le plus grand musée du monde à ciel ouvert comme ils disent ici ! Tiens, on avait entendu la même chose à Angkor au Cambodge… L’île n’étant pas si grande, on décide de l‘explorer à pied ou à vélo durant les jours suivants.

Notre sac à peine posé on part à la découverte des Moaïs les plus proches. La rencontre se fait au couché du soleil, l’océan d’un coté, les volcans de l’autre et cette rangée de colosses de pierre qui se dresse face à nous. Magique ! Bien que très imposants, ce n’est pas leur taille qui nous marque mais plus l’aura qui s’en dégage, leur présence et leur forme que l’on semble connaître depuis longtemps. On reste là quelques temps à les contempler, en compagnie d’un chien qui semble lui aussi absorbé par le spectacle.

Le lendemain, on escalade le volcan Ranau Kao, un ancien lieu de culte Rapa nui. En son centre, l’ancien cratère est maintenant rempli d’eau et de plantes aquatiques. On a l’impression d’être sur le bord d’un énorme chaudron dans lequel une potion magique multicolore serait en préparation.

Sur le flanc, perché entre la mer 300 mètres plus bas et le fond du cratère se trouve l’ancien village cérémoniel d’Orongo. C’est ici qu’avait lieu la compétition de l’homme oiseau, une cérémonie annuelle où les chefs des différentes tribus s’affrontaient. Le but était d’obtenir le premier œuf de Sterne, un oiseau qui arrivait au printemps pour nicher sur une petite île voisine distante de quelques kilomètres. Les participants descendaient la falaise, et nageaient jusqu’à l’îlot à l’aide de petits radeaux. Là,  ils attendaient cachés dans des grottes pendant plusieurs jours ou semaines l’arrivée des premiers volatiles. Le premier à revenir à Orongo avec un œuf était sacré homme oiseau et sa tribu acquérait un statut particulier par rapport aux autres.

Le jour suivant, on enchaine avec une balade sur la côte ouest et le centre de l’île. Dès le début, un chien se joint à nouveau à nous, sûrement attiré par l’odeur de nos sandwichs dans nos sacs. Il nous suivra durant les six heures de balades, nous servant à la fois de guide et de gardien contre les vaches à demi sauvages de l’île. On découvre des anciennes grottes sacrées ainsi que des nouveaux Moaïs toujours autant impressionnants. Selon les historiens, ceux-ci étaient érigés à proximité des villages dans un but religieux mais psychologique également. Se sentant observés, les habitants faisaient attention à leur comportement, un peu comme lorsqu’on se sait filmé par une caméra de sécurité dans un supermarché.

Curieux d’en apprendre un peu plus sur l’île, on se décide à prendre un guide pour notre dernière journée de visite. C’est en compagnie de Jérôme, un français qui habite depuis presque vingt ans sur l’île, de deux couples français et d’un américain que l’on explore les derniers et plus impressionnants sites de l’île. La plage d’Anakena est assez particulière. En plus du sable fin et des cocotiers communs à toutes les plages du Pacifique, on y trouve une rangée de Moaïs qui font office de gardes bains.

Plus loin, le site d’Ahu Tongariki est l’un des plus célèbres de l’île. Quinze gigantesques Moaïs se dressent sur leur plateforme, dos à l’océan. En 1960, un tsunami a balayé le site, dispersant les statues de plus de 50 tonnes à plusieurs centaines de mètres à la ronde. C’est une entreprise japonaise qui restaura le site à l’aide d’une grue spéciale qu’ils firent venir sur place.

Finalement la carrière de Rani Raraku, est le lieu de naissance de tous les Moaïs de l’île. Situé sur le flanc d’un volcan, on y trouve plus de 200 statues à différents stades de construction, les plus gros mesurant plus de 21 mètres et pesant environs 200 tonnes. Les Moaïs semblent sortir de terre, un peu comme des champignons qui auraient poussés pendant la nuit. On apprécie beaucoup l’endroit et on a un peu de la peine à le quitter, sachant que c’est la dernière fois que l’on passe du temps en leur compagnie.

Les autres jours sont consacrés au repos, ou presque. On se balade dans Hanga Roa la fameuse mégapole de l’île de 4000 habitants. Au marché, les pascuans vendent les quelques produits qui poussent sur l’île : patates douces, mangues, bananes ; le reste étant importé par avion. Au port les pêcheurs ramènent les prises du matin, du thon ou de l’espadon principalement. Une fois vidés, les abats sont remis à la mer, pour le plus grand bonheur des tortues géantes qui attendent au bord, leur repas gratuit (pour le plus grand bonheur de Caro).

Après seulement six jours passés ici, il est déjà difficile de quitter ce petit paradis. On comprend aisément les locaux  qui disent qu’une fois qu’on a passé trop de temps sur l’île, il n’est plus possible de vivre ailleurs, envoûté par l’endroit, on finit toujours pas y revenir.

Des moais des moais et encore des moais...

Entre Bouddha et Shiva

Publié le 25 Oct 2011 — par Nous
Catégories Nepal

Après cette bouffée d’air frais, nous replongeons dans la pollution de Kathmandu et de ses environs. Nous sortons de Thamel, le quartier touristique et nous aventurons à pied jusqu’au temple Swayambhunath, aussi appelé monkey Temple, comme son nom l’indique, beaucoup de singes y ont pris leurs quartiers. Sur le chemin, nous découvrons une population bien plus pauvre, vivant entourée de champs et de rivières infestés de détritus et de cochons sauvages… Les odeurs sont écœurantes, un doux mélange d’encens, d’urine et d’épices. Le monument imposant est très touristique, nous profitons de la vue sur la ville et repartons.

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Et puis nous nous éloignons un peu plus cette fois-ci, en bus local et en musique (népalaise bien sûr). La ville de Bakthapur est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et mérite le détour. Dans les rues tranquilles, nous nous baladons, amusés de rencontrer des népalais curieux, nous posant des questions ou nous observant du coin de l’œil. Ici tout est plus calme et apaisant. Les temples hindouistes sont présents partout et le son des cloches, frappées par les fidèles, tout au long de la journée, crée une ambiance particulière.

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L’ambiance est encore plus prenante à Bodhnath, quartier bouddhiste cette fois-ci, situé au milieu de l’effervescence urbaine de Kathmandu. Autour d’un des plus hauts stupas du monde, vivent des moines de tout âge et de toutes origines. Les décorations des maisons sont parfaitement réalisées, la musique tibétaine est omni présente dans les rues et les croyants tournent autour du stupa (dans le sens des aiguilles d’une montre) pour prier, honorer bouddha. La plupart des restaurants ont une terrasse sur le toit. Nous en profitons pour prendre nos 3 repas quotidiens en observant cette agitation religieuse vue d’en haut, qui crée en sentiment profond de plénitude.

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Et puis nous quittons définitivement Kathmandu pour rejoindre Pokhara. En chemin, nous faisons une halte de deux jours à Bandipur. Le bus nous dépose au village en contrebas de la colline et c’est en jeep, bien serrés dans la remorque à l’aller et sur le toit au retour, que nous atteignons ce petit village reculé, historique mais un poil touristique, comme dirait Tristan : « le Môtiers népalais ». Nous y passons 2 nuits, visitons une des plus grandes grottes du Népal et une ferme de production de soie. Sur le chemin nous y menant et pour notre plus grand bonheur, surtout celui de Caro, nous croisons de très grosses araignées…

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Après ces quelques semaines bien chargées, surtout en marche, nous sommes un peu fatigués et décidons de nous arrêter quelques jours à Pokhara, le temps de profiter des paysages népalais, de la culture et de la nourriture…

Pour les curieux, les autres photos et commentaires 😉