Articles associés au tag ‘Inkosana’

Les montagnes aux dragons

Publié le 29 Sep 2011 — par Nous
Catégories Afrique du Sud

C’est avec notre Tata vista, superbe voiture de fabrication russe, qu’on fait le trajet de Nelspruit aux Drakensberg, environ 500 kilomètres plus au sud.  On apprécie de voyager confortablement et de faire des pauses quand on veut en chemin même si les routes sud-africaines ressemblent à un énorme chantier. On s’arrête prêt de Bergville au pied des montagnes, ou l’on dresse notre tente dans une zone de camping quasiment déserte. Le problème de la journée se résume à trouver l’herbe la plus tendre de la place, tout en restant le plus proche possible des toilettes et de la cuisine en plein air. Le lendemain, premier trek dans la partie inférieur de l’Amphithéâtre des Drakensberg. Cinq heures de marches dans des paysages de cartes postales nous emmènent à la base des Tugela Falls, censées être les 2èmes plus hautes chutes du monde...quand il y a de l’eau bien sûr.  On contemple la haute falaise  tout en mangeant notre pique-nique et en essayant d’imaginer à quoi ça ressemble quand la cascade est là.

drakenberg-1

drakenberg-5

Le soir, histoire de respecter les traditions, dernier week-end de septembre oblige, on organise notre propre fête des vendanges...à deux. On vous l’accorde, il nous manquait les stands « steak vignerons »  et quelques personnes, mais au final, il faisait sûrement moins froid qu’à Neuchâtel et en plus on connaissait tout le monde.

Le lendemain matin, après un déjeuner pain/fromage au lard/coca, on range péniblement notre maison dans le coffre de la Tata. Il ne fait pas beau, froid et on est un peu malade, ce n’est pas notre meilleur jour. On se déplace plus au sud dans la partie centrale des Drakensberg. Inkosana lodge est notre nouveau camp de base, où après un jour de repos à ne rien faire, on entreprend un nouveau trek dans la région du mont Cowl.

drakenberg-13

On finit notre « ptit tour » dans la région en passant deux jours à Kestell dans une maison d’hôtes dont les propriétaires sont en vacances…en Suisse. On partage l’endroit avec les employés, quand ils sont là et le reste du temps on a l’impression d’avoir la villa à disposition. Après une nuit dans un vrai lit, on repart pour un dernier trek. On revient dans la région de l’Amphithéâtre, mais dans la partie supérieure. Cette fois ça rigole moins, quelques sentiers escarpés et des échelles vertigineuses nous donnent des sueurs froides. Ca en vaut la peine, puisqu’après avoir joué aux équilibristes, on se retrouve sur un plateau à plus de 3000 mètres d’altitude qui surplombe toute la région. On est cette fois au sommet des fameuses Tugella falls, qui ne sont toujours pas très approvisionnées en eau.

drakenberg-16

drakenberg-15

drakenberg-17

Retour à la civilisation, on se dirige vers Johannesburg ou l’on fait sûrement le truc le plus dingue de nos 3 mois en Afrique, conduire dans la ville et ses banlieues le tout sans GPS! Des autoroutes à 6 pistes qui se croisent dans tout les sens, des panneaux indicateurs qui font défaut et la peur de se perdre et de se retrouver dans un ses quartiers dangereux dont tout le monde parle.

On commence par le musée de l’Apartheid à Soweto, on passe la matinée dans cet endroit qui retrace une des plus sombre partie de l’histoire du pays. Dès le début de la visite, on est séparé puisqu’on hérite chacun d’un billet « blanc » et « non-blanc », qui donne lieu à une entrées et des passages distincts à l’intérieur du musée ; ceci dans le but d’illustrer la ségrégation qui était en place à l’époque. La visite est faite de manière chronologique et après quelques heures, le parcours se termine sur l’élection de Nelson Mandela à la présidence et le processus de réconciliation. Happy end ?

Pas vraiment selon nous... Durant ces 2 semaines en Afrique du Sud, on a été choqué par le clivage qu’il existe encore entre personnes noires et blanches. Chaque quartier, chaque magasin, chaque emploi est fortement connoté d’une couleur ou d’une autre. Certaines personnes ont fait preuve parfois d’énormément de sympathie envers nous juste parce qu’on avait la même couleur de peau, et réciproquement, on a rencontré beaucoup de haine sur certains visages. On sent que les choses sont petit à petit en train de changer, mais il faudra sûrement beaucoup de temps pour que les gens « guérissent » de l’apartheid.

On termine notre périple en Afrique en passant 3 nuits au Diamond Digger, afin de se reposer, refaire notre sac et un peu de lessive, ou en d’autres mots se préparer pour l’Asie !

Encore des montagnes