23 juillet, 9h00, on a rendez vous devant Jackpot safari, l’agence avec qui on a planifié notre périple. Une fois sur place, on nous prête l’équipement qui nous manque, on pèse nos sacs et on nous brief une dernière fois. Voila on est prêt pour 7 jours de trekking.
Première grande surprise pour nous, nous ne sommes que les deux plus le staff pour l’ascension, celui-ci est constitué de 10 personnes! Un guide, un assistant guide, un cuisinier et pas moins de sept porteurs. Le Kilimanjaro est une réserve, de ce faite il n’y a pas d’infrastructures sur place. Il faut donc tout prendre avec soi: eau, nourriture, tentes, le tout pour 7 jours. Cela explique le si grand nombre de personnes qui nous accompagne.
Le premier jour de marche débute à l'entrée de la route Machame dans une brume épaisse accompagnée d’une fine pluie. On commence gentiment avec un peu plus de 3h30 de marche dans un foret luxuriante en compagnie de notre guide Thomas. Le reste de l’équipe est déjà parti pour établir le campement. Celui-ci est situé à 3000 mètres d’altitudes là ou la forêt et la brume s’arrête. Un fois sur place, on aperçoit pour la première fois le sommet qui parait encore bien loin… Première nuit sous tente, Caro se retrouve nez à nez avec une mangouste…
Le lendemain on prend encore de la hauteur puisque le prochain camp se situe à 3800 mètres. Il nous faut cette fois ci 5h30 pour l’atteindre. Le paysage change radicalement, on marche maintenant dans des forêts de petits arbustes. La respiration devient plus difficile, la température baisse radicalement, les effets de l’altitude commence à se faire sentir.
Le troisième jour, la marche est dite « d’acclimatation » afin que notre corps s’habitue à l’altitude. On monte jusqu’à 4600 mètres pour ensuite redescendre à 3900 mètres à un nouveau campement. Les nuits sont de plus en plus pénibles, on se réveille plusieurs fois à cause du froid et de nos matelas épais comme une tranche de gruyère.
Le lendemain, on décide avec le guide de supprimer un jour supplémentaire d’acclimatation à 4000 mètres et de monter directement à 5000. On ne se sent pas trop mal par rapport à l’altitude et surtout on veut éviter de passer une nuit supplémentaire à grelotter et à sentir les cailloux sous nos fesses. C’est donc 7 heures de marche qui nous permettent d’atteindre le dernier camp. A cette altitude, il n’y a plus d’arbre, plus de plantes. Seuls quelques corbeaux persistent, se nourrissant surement des restes des marcheurs. On apprécie particulièrement les toilettes du camp, pas tout à fait d’équerre...
Une fois la tente montée, on mange un repas copieux et on va se coucher à 18h30.
23h00 : Réveil difficile, on grelotte dans nos sacs de couchage malgré que l’on dorme avec presque tous nos habits. Dehors le spectacle nous redonne un peu de force, on voit tellement bien les étoiles qu’on a l’impression d’être dans l’espace.
24h00 : On part en direction du sommet, accompagné des deux guides. On va « polé polé » comme ils disent, c'est-à-dire le plus lentement possible, pour supporter l’altitude. La montée est extrêmement difficile. Caro a d’énormes maux d’estomac, j’ai des migraines. On doit souvent les deux s’arrêter pour souffler, boire et essayer de manger quelque chose. Tout gèle, l’eau dans nos bouteilles, les habits ainsi que nos orteils et nos doigts. On voit plusieurs personnes qui vomissent et redescendent.
Après 7 heures de marche on arrive enfin au sommet. Il devrait faire jour mais il y a tellement de brouillard et de neige qu’on ne se rend pas vraiment compte. Seul le panneau « Uruku peak, 5895 mètres » nous indique qu’on y est arrivé. On reste à peine dix minutes au sommet, le temps de faire 2-3 photos, de verser quelques larmes de soulagement et on entame la descente. Cette fois, pas de « polé polé », on redescend le même jour de 3000 mètres. Nos jambes la sentent passer Au passage on aperçoit le mont Kibo le petit frère du Kilimanjaro.
Dernière nuit sous tente, puis dernier jour de marche pour rejoindre le camp de base ou nous attends le bus, ou plutôt ou nous attendons le bus 3 heures pour rejoindre Arusha. Premier objectif, trouver un endroit avec une douche parce qu’après 6 jours sans se laver même les hyènes du Serengeti ne voudraient plus de nous.
Ensuite direction Zanzibar ou Pemba en fonction de ce que l’on trouvera pour faire un peu de plage et reprendre des forces !
