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Cholitas

Publié le 12 May 2012 — par Nous
Catégories Bolivie

On arrive à la Paz après 12 heures de bus nocturnes depuis le sud de la Bolivie. La capitale économique du pays est construite dans une vallée étroite, entourée de falaises. Le centre ville au fond, les banlieues pauvres sur les hauteurs, le tout se situant entre 3600 et 4000 mètres. Notre chambre d’hôtel au 5ème étage sans ascenseur est là pour nous rappeler qu’à cette altitude on a « un peu plus de difficulté » à faire de l’exercice. Après chaque ascension jusqu’à notre chambre, on souffle comme des bœufs et il nous faut bien deux minutes pour récupérer.

La ville, toute en pente bien sûr, est très animée. Les Cholitas, véritables icones de la Bolivie se tiennent fièrement derrière leurs étales ou arpentent les rues d’un pas décidé. Avec leur grande jupe, leurs longues tresses noirs et surtout leur chapeau posé en équilibre sur leur tête, elles semblent tout droit sorties d’une époque lointaine.

Au marchés on trouve de tout : des habits et bonnets typiques, des fruits inconnus, du poisson « frais » (on est à 3800 mètres d’altitude et la mer est bien loin) et des fœtus de lamas. Ces derniers sont utilisés comme porte-bonheur lors de la construction d’une maison et sont enterrés sous les fondations. Passez rapidement vos commandes, on a encore un peu de place dans nos sacs.

On visite également le musée de la coca, qui retrace l’histoire de cette plante à travers les âges. Elle possède une place très importante dans la culture et est utilisée tout autant dans des cérémonies sacrées qu’à des fins thérapeutiques. La cocaïne et le Coca-cola restent ses dérivés les plus connus.

Accompagnés de Agna et Patrick, deux danois rencontrés à Uyuni, on se rend sur les hauteurs de la Paz, assister à l’une des choses les plus étranges que l’on aie vue : un match de catch de Cholitas. Plus burlesque que vraiment intéressant, ces « charmantes » demoiselles se crêpent le chignon sur le ring, dans un show bien huiler ou chacun joue un rôle précis : la gentille, la méchante et l’arbitre corrompu. Parfois on assiste à de véritables mêlées entre Cholitas et catcheurs qui n’hésitent pas à terminer leur prestation au milieu du public. Les locaux déchaînés, scandent le nom de leur favorite dans une atmosphère survoltée. C’est certain on ne regardera plus ces dames de la même manière…

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Décider à se déplacer plus au sud, on est finalement contraint de rester à la Paz pour deux jours supplémentaires, les transports du pays étant en grève. Toutes les rues de la capitale sont bloquées, ce qui nous permet au moins de déambuler à loisirs sur les artères principales sans le trafic chaotique qui y circule normalement.

Le trajet jusqu’à Cochabamba dure sept heures. On traverse successivement les hautes plaines de l’Altiplano, puis une chaîne de montagnes avant de descendre vers notre destination. Les paysages sont à nouveau magnifiques.  Sur place on consacre notre premier jour au projet de Caro dans une école à une dizaine de kilomètres de la ville. Une journée crevante mais forte en émotions (article à suivre).

Le soir on se fait un très bon resto : entrées, suivies de médaillons de bœuf respectivement au thym et au roquefort,  le tout accompagné d’une bouteille de vin bolivienne. Le vignoble du pays est très particulier puisqu’il pousse entre 1700 et 3000 mètres, ce qui donne des caractéristiques très particulières au raisin. Le vin vieillit également plus vite et on se retrouve avec des produits très développés après quelques années seulement. Pour les gens intéressés, un article très instructif sur le sujet par ici.

Le lendemain on visite la ville. Pour se mettre on jambe, on monte en haut du Cristo de la Concordia et ses 1400 marches…en télécabine, le vin et le roquefort n’étant pas encore complètement digérés. La statue au sommet, la plus grande du monde dépasse de 40 centimètres celle de Rio qui mesure 33 mètres (représentant les 33 ans que le christ a vécu). Les boliviens se défendent du pêché d’orgueil en affirmant que le Christ a vécu 33 ans…et quelques mois, d’où les 40 centimètres supplémentaires.

On passe l’après midi à découvrir le reste de la ville, ses marchés et ses terrasses avant de prendre le bus de nuit pour Sucre. L’expérience restera inoubliable. Douze heures à rebondir sur nos sièges puisque la route se résume à une piste de terre et de cailloux. A 2 heures du matin, on reste coincé dans un gué, tout le monde est contraint de descendre, il faut surélever le bus et entasser des pierres en dessous. Une heure après on repart enfin. Quelques instants plus tard, on ne sait pas trop pourquoi, le système d’aération casse et tout l’habitable se remplit d’une poussière fine. On ne voit plus à deux mètres, impossible de respirer. On doit se couvrir le visage de plusieurs couches d’habit qui font office de filtre à air. On arrive finalement à Sucre à 6 heures du matin, un seul objectif en tête, trouver une douche et un bon lit.

Les photos