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Ecole de Kaniène, Laos

Publié le 20 Jan 2012 — par caro
Catégories Laos, Projet coup de coeur

Après l’Afrique, le Népal s’est avéré un pays déjà bien soutenu, où je n’ai pas trouvé de brèche pour apporter mon aide. En Inde, où à force de se faire demander de l’argent, des bonbons, des stylos et j’en passe car je crois bien qu’on m’a même demandé une fois mes habits…et bien je n’ai tout simplement plus eu envie de donner, ras le bol ! En Thaïlande, où tout est tracé et structuré pour le touriste, nous n’avons pas réussi à sortir des sentiers battus. Nous n’avons pas non plus fait de vraie rencontre avec la population locale, difficile dans ces cas là de visiter puis de donner.

Me voilà donc 5 mois après mon premier projet à réitérer mon aide à un enseignant, ou du moins à le vouloir. En me renseignant, je me rends compte qu’il me faudra de la persévérance, mais surtout de la patience. Le système scolaire public laotien est compliqué et surveillé, j’aurai besoin de diverses autorisations avant d’oser donner… rien que d’y penser je suis découragée ! Je m’obstine tout de même et décide d’aller demander conseil au directeur du collège en face de notre hôtel. Par hasard, je tombe sur Nicolas dans la cour, expatrié français et prof dans ce collège privé. Après les explications du système scolaire laotien, il me parle de son association Loire-Mékong, qui soutient financièrement une structure locale, St-Thérèse. Cette structure vient en aide aux laotiens rejeté par leur village sur le fondement de croyances animistes (mauvais esprits qui habitent les corps) Ces adultes et enfants sont pris en charge et aidé à se reconstruire, à se construire un avenir, à trouver du travail.

En arrivant dans ce village à quelques kilomètres de Paksé, nous sommes accueillis par Sœur Blandine, un petit bout de femme de 65 ans, plus énergique que Tristan et moi réunis. C’est après avoir écouté sa vie, plutôt déroutante, pris le goûter, lui expliqué le pourquoi de notre visite en refusant poliment d’aider le salon de coiffure du village et pris le dîner que nous partons en scooter en suivant, tant bien que mal, sœur Blandine sur son engin tout terrain.

Nous parcourons la ville à la recherche du matériel choisis.

Voulant vraiment m’adapter aux besoins de ces deux classes d’école primaire, je destine vos dons à :

  • Deux ventilateurs (ainsi que la main d’œuvre pour l’installer)
  • Des pots de peintures pour rafraîchir les classes (ainsi que la main d’œuvre pour l’appliquer)
  • Des travaux afin d’apporter l’eau de la montagne jusque dans la classe
  • Un filtre à eau pour la purifier

Bien long des idées cahiers crayons que l’on peut avoir pour une école, je me rends compte que les choses ne sont pas si simples que chez nous. Sœur Blandine fait face à un manque de motivations des enseignants, leur salaire ne leur permettant pas de vivre (difficile de les blâmer) et des enfants. Comme il ne suffit pas d’ouvrir une école pour que les enfants y viennent, Sœur Blandine use de stratagème tels que distribution de bonbons ou de goûter… que l’on trouve l’idée bonne ou moins bonne, elle porte ses fruits puisqu’une quarantaine d’enfant se rend chaque jour à l’école… C'est un pas en avant !

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=Qw7uDgC91TE[/youtube]

Je remercie Laure & Raph, Laura & Max, Mélissa & Luis et Sara qui grâce à leur dons ont apporté plus de confort à ces quelques enseignants et enfants au sud du Laos. Sœur Blandine devrait m’envoyer quelques photos lorsque les travaux seront finis, je ne manquerai pas de vous les transmettre.

Une fois de plus, je me rends compte par ce projet qu’il n’est pas aisé de bien donner, l’argent est bien vite égaré ou utilisé à d’autres fins. Tout acte à forcément des conséquences et qui sait si, à la prochaine enseignante rencontrée, les maîtresse de Kaniène ne demanderont pas de l’argent pour leur école ? Mais c'est un risque que je me permets de prendre...

D'autres photos...

Le plateau des Bolovens

Publié le 15 Jan 2012 — par Nous
Catégories Laos

La ville de Paksé au sud du Laos n’a rien d’une destination de rêve. Quelques restaurants de rue et un temple défraichi sont les attractions phares de la ville. On y reste juste une nuit, pour recharger nos batteries après 24 heures de bus depuis Luang Prabang. Dès le lendemain matin, on loue une moto pour quelques jours histoire de découvrir la région par nos propres moyens. La soi-disant moto s’avère être une sorte de véhicule hybride avec des vitesses mais pas d’embrayage. Ce genre d’engin est très apprécié des laotiens puisqu’ils peuvent ainsi conduire d’une seule main, l’autre étant réservée à l’usage du téléphone portable. Deux trois frayeurs plus tard, l’engin est apprivoisé, reste plus qu’à réapprendre à rouler à droite… Une fois prêt, on part en direction du plateau des Bolovens, une région reculée du sud du Laos réputée pour son café, ses cascades et surtout ses habitants.

Première arrêt prévu sur notre carte : une cascade. Deux kilomètres de piste bien poussiéreuse nous mènent devant la chute de Tad Yuang. C’est joli, il y a de l’eau qui tombe, un grand bassin mais rien de vraiment extraordinaire. On zappe donc les quatre suivantes, une cascade par jour c’est bien suffisant. On fait une pause devant une ferme entourée de plantations de caféiers. Sur de grandes nattes, des grains de cafés sont mis à sécher au soleil. On prend des photos…de loin car le chien « bodybuildé » du coin ne semble pas vouloir nous laisser nous approcher.

On roule de village en village, s’éloignant de la « grande ville » pour peu à peu découvrir un Laos plus rural, plus authentique et bien plus à notre goût. A notre passage, les enfants nous font des grands signes, nous montrent du doigt…ou rarement partent en pleurant effrayé par la moto, ou plus vraisemblablement par notre accoutrement.  A chaque arrêt, on a droit à un petit attroupement de curieux, qui se demande bien ce que ces falangs (étrangers en laotien) font ici… Temps au niveau des paysages que du contact avec les gens on a un peu l’impression d’être revenu en Afrique.

On passe une nuit chez Christian et Nathalie, un couple franco-suisse rencontré sur Couchsurfing qui nous accueillent chez eux, à Sékong. Ils travaillent pour le SFE une organisation qui œuvre dans le domaine médical au Laos. Pour leur part, ils s’occupent d’un  projet de prévention pour la tuberculose dans les hameaux de montagnes et forment des « responsables santé » dans chaque village. Après un match de volley avec le personnel de l’hôpital ou ils travaillent, on passe la soirée ensemble à discuter. Première expérience Couchsurfing pour nous très concluante !

La nuit suivante on s’arrête à Tad Lo, village traversé par une magnifique rivière elle-même jalonnée de cascades. Toute la vie des habitants semblent tourner autour du cours d’eau : pendant que certains pêchent au harpon, à la nasse et au filet d’autres se lavent ou jouent dans les rapides. Les cultures sont sur les berges et le soir, les habitants viennent arroser leur jardin en puisant l’eau de la rivière.

Encore un jour de route et on est de retour à Paksé. Caro a le dos bloqué après ces quelques jours à porter un sac pour deux à l’arrière de la moto. Au vue de nos expériences passées dans les hôpitaux publiques, on opte pour le remède « AllezAllezCaPasseraAvecLeTemps ».

Le lendemain on part pour l’extrême sud du Laos appelé les 4000 iles. A cet endroit le Mékong devient tellement large (plus de 5 kilomètres) qu’il ressemble plus à un lac qu’à un fleuve. Il se sépare en plusieurs bras d’où émergent une multitude d’iles… d’où le nom.

Depuis Paksé, la solution la plus facile, mais aussi la plus chère reste le minibus pour touristes. On vient vous chercher devant votre hôtel et on vous dépose à destination après un voyage climatisé tout confort. Trop facile se dit-on, autant prendre les transports publics locaux comme à notre habitude. Première difficulté de la journée, tous les chauffeurs de tuk-tuk ont décidé de nous faire payer le prix « spécial touriste naïf ». Malgré nos négociations, après 30 minutes, on abdique et on paye un prix bien trop chère pour le trajet jusqu’ à la station de bus. De là, on cherche un transport pour l’ile de Khong, l’une des 4000 iles.  Après quelques nouvelles négociations avec le chauffeur ne parlant que laotien, on monte à l’arrière de sa camionnette à nouveau pour un prix qui nous semble peu correct. On passe trois heures à rebondir sur notre banquette (le dos de Caro apprécie),  à manger de la poussière, et à regarder le petit laotien à coté de nous vomir en continu les bananes que sa mère lui force à manger… on commence un peu à regretter le bus climatisé pour touristes. A destination, on a juste le temps de descendre que le chauffeur repart avec sa camionnette infernale dans un nuage de poussière. Une fois celui-ci retombé, il s’avère que l’on est en face de l’ile de Khone et non de Khong! Avec l’accent du chauffeur ça sonnait pareil…Ca y est maintenant on le regrette vraiment notre bus. N’ayant plus la force de refaire 30 kilomètres en arrière, on prend une pirogue et on rejoint l’ile la plus proche, l’ile de Det voisine de la fameuse ile de Khone.

Au final, l’endroit est plutôt sympa. Des maisons sur pilotis et des bungalows en bois se dressent entre l’unique route de l’ile et la rive. A part quelques camionnettes locales et des motos, il n’y a pas de circulation, c’est calme et reposant. Un ancien pont ferroviaire datant de l’époque coloniale relie l’ile de Det à celle de Khone (et non pas Khong !). Depuis celui-ci on observe les pêcheurs sur leur pirogue, descendant le Mékong, leur filet à l’affut des poissons chats. L'endroit est réputé pour ses couchers de soleil...à juste titre.

On passe trois jours sur notre ile, à se reposer et profiter du calme laotien. Dès demain, on rejoint la frontière Cambodgienne pour atteindre Kompong Chan et puis les temples d’Ankor le jour suivant.

Les photos

Du pain et des moines

Publié le 09 Jan 2012 — par Nous
Catégories Laos

Une fois les frais prélevés par la douane thaïlandaise pour le dépassement de notre visa, le service d’immigration n’étant pas tout à fait unanime sur les règles de sortie, nous sommes accueillis par les laotiens d’une toute autre manière. Ils nous laissent entrer gratuitement pour deux semaines sans autres explications, contrairement aux autres touristes présents, qui eux attendent pour payer leur visa. Après probablement notre plus long trajet, deux nuits sans « vraie maison » (bateau et train) nous arrivons dans la ville calme et paisible de Vientiane, qui soit dit en passant est la capitale du Laos. Ici moins de dépaysement, les petits restos et les boulangeries françaises bordent les rues, elles-mêmes nommées par des noms mi français mi laotiens du style « Rue François Ngin ».

Après un mois sans avoir été physiquement très actifs, nous relaçons nos chaussures et visitons la capitale. Nous découvrons d’abord le Wat That Luang, temple censé contenir les cendres d’une des hanches de Bouddha, mais nous ne pouvons vous l’affirmer, car nous n’y entrons pas. Et puis le Wat Sisaket, en français le cheveu sur la tête, contenant plusieurs milliers de statuettes de …Bouddha ! Nous nous arrêtons là pour les temples, deux par jour c’est suffisant…

Notre estomac gargouillant un peu (la marche forcément ça creuse), nous nous dirigeons vers le marché Khua Din pour dîner. Mais le choix s’avère plutôt surprenant ! Outre les traditionnels fruits et légumes, nous découvrons de petits animaux bien vivants, autres que les mouches rôdant sur la viande pas fraîche. Crapauds, poissons chat et anguilles frétillent dans les paniers des marchandes, finalement, pour le dîner ça attendra un peu…

Notre sésame de deux semaines étant relativement court, nous quittons déjà Vientiane pour le Nord. Il nous faudra une bonne journée de bus pour rejoindre Luang Prabang, ville classée au patrimoine de l’humanité par l’Unesco (décidément…) Les scènes de vie défilants sous nos yeux durant le trajet sont bien plus authentiques que celles vécues en Thaïlande. Des villages dans lesquels les habitants s’affairent à des tâches diverses, jouent ou regardent juste les voitures passer, un retour à la simplicité que nous découvrons de derrière la vitre.

Arrivé à Luang Prabang, 44’000 habitants et 3ème plus grande ville du Laos, nous continuons sur notre lancée et louons deux vélos. Ce coup-ci c’est balade le long du Mékong. Nous passons au travers de forêts et de petits villages sur des rues terreuses qui contrairement à celles de la ville n’ont pas été restaurées récemment.

Les traditions françaises ne manquent pas non plus ici, même dans les villages reculés. Une bière à la main en guise de pastis, les hommes jouent à la pétanque sur le terrain du village. Dans les marchés se vend la traditionnelle baguette, certes pas aussi croustillante que l’originale, mais bien assez bonne pour que nous en mangions à presque tous les repas ! Nutella - banane ou à la mode laotienne (porc, tofu, légumes crus et œufs frits) on adore !

Pour nous, après ces dures journées sportives :-), c’est massage et apéro !

S’il y a quelque chose qui ne faut pas manquer ici c’est bien le Tak Bat, la quête matinale des moines. Cette tradition religieuse se répète chaque matin. Après avoir cuisiné le riz, les laotiens se placent assis et attendent l’arrivée des bonzes, qui par petits groupes, déambulent dans les rues pieds nus, silencieux avec leur bol à aumône afin de récolter la nourriture de la journée.

C’est donc avant l’aube que nous sortons de notre chambre pour assister à cette coutume spirituelle. Venus chercher un moment fort, tel que nous en avions vécu un au Népal durant la prière, nous repartons un peu gênés par l’irrespect de certains touristes et par le côté plutôt « zoo » que la tradition a désormais prise.

Puis pas le temps de se rendormir, le bus part à 8h pour redescendre d’abord à Vientiane puis à Paksé, ville plus au sud. Un long chemin nous attend…

Les photos