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Là haut sur la montagne

Publié le 03 Dec 2011 — par Nous
Catégories Inde

Après les adieux avec la famille de Bhumika, on prend une jeep collective en direction du Sikkim. Ce minuscule état indien est encore plus reculé dans les montagnes himalayennes que Kurseong et Darjeeling, nos deux précédents arrêts. Ancien royaume puis province du Bhoutan, le Sikkim n’a été annexé à l’Inde qu’en 1975. La population reste très différente du reste du pays ; les mentalités, les coutumes, la cuisine, tout s’apparente plus au Népal. Le terrain est lui aussi bien particulier, tout en verticalité, le Sikkim étant niché à l’intérieur de la chaîne himalayenne. Malgré sa petite taille (30 kilomètres sur 30 environ), il faut souvent plusieurs heures pour rejoindre un village voisin, car les routes descendent au fond des vallées pour remonter ensuite sur l’autre versant.

Premier arrêt à Kalimpong où l’on passe deux nuits dans une maison tenue par une famille tibétaine. Madame dirige depuis son salon pendant que monsieur s’exécute, notamment en cuisine… plutôt particulier pour la région. Au programme, on visite un monastère bouddhiste, on cherche en vain une plantation d’orchidée censée être dans les environs et on se promène dans la ville.

Ensuite déplacement jusqu’à Gangtok, la capitale du Sikkim. Haut-perchée sur une crête, la ville est tout en pente, comme à peu près tout dans cette région. Capitale oblige, la ville possède une rue piétonne toute moderne bordée de magasins de grandes marques, de restaurants et d’hôtels chics, les Champs Elysées sikkimais en quelque sorte. Le contraste avec le reste de la ville est saisissant : maisons en briques, routes mal goudronnées et échoppes locales à momos.

On visite un monastère (bis) ainsi qu’un musée et la plus grande bibliothèque bouddhiste au monde. On passe du temps à observer la vie de cette communauté, les moines qui vaquent à leurs occupations les plus diverses. La modernité a ici aussi pris ses marques. En effet, à coté du « moine qui prie » et du « moine qui danse » on a maintenant le  « moine qui pianote sur son portable » et le « moine qui nettoie sa Ford Focus à grande eau ».

Pour remonter sur les hauteurs de la ville, on prend un téléférique qui fait office de transport entre la partie base et haute de Gangtok. On fait le voyage avec quelques touristes indiens qui semblent passer leur matinée à l’intérieur à faire des allers-retours, le ticket étant valable tant que l’on reste dans la cabine…

Cinq heures de jeep à travers des vallées abruptes nous amène à Pelling dans l’ouest du Sikkim. Le village n’est qu’une enfilade d’hôtels pour touristes indiens. La saison touristique étant terminée, ils sont pour la plupart vide et Peeling prend des airs de village fantôme. La vue sur le Khangchendzonga  est depuis ici particulièrement impressionnante, pour autant que le ciel soit dégagé. On visite les deux monastères de la région (non non on en a toujours pas marre) qui sont perchés sur des sommets autour de Pelling. Sur place on fait connaissance avec des enfants qui habitent là. Tout content de voir des nouvelles têtes on a droit a un spectacle d’acrobaties improvisées.

On rencontre un couple de français bouddhistes, Laurent et Peggy, en voyage à la découverte des monastères de la région. On passe du temps à parler de tout et de rien autour d’un bol de thukpa et d’une tasse de thé et on apprend beaucoup sur leur religion. Le lendemain, c’est en leur compagnie que l’on se déplace à Namchi, notre dernière destination au Sikkim. Au sommet d’une colline surplombant le village, se dresse majestueusement un gigantesque bouddha (Padmasambhava) de 45 mètres de haut. Sur une autre colline à l’opposé, une statue de Shiva cette fois fait face à celle du bouddha. Les divinités des deux religions semblent s’observer à distance.

Une dernière nuit au froid dans les montagnes et on redescend dans la plaine en rejoignant Siliguri. La ville n’est qu’une étape puisque c’est de là qu’on prend le train pour Kolkata le lendemain. Ici rien de bien intéressant, de plus presque tout est fermé pour cause de grève générale. On erre de nuit dans les rues à la recherche d’un hôtel,  pour la plupart tous trop chers ou trop dégeu. Notre persévérance finit par payer puisqu’on tombe sur une chambre propre avec en prime la voie lactée en peinture phosphorescente au plafond, si ça c’est pas le grand luxe!

Seul activité de Siliguri, on teste le cinéma indien et les « bollywood movies » en hindi. On passe plus de temps à observer les indiens dans la salle que le film en soi. Plus animé qu’un concert, ils sifflent, crient et chantent pendant toute la séance. De notre coté, on arrive même à suivre l’histoire, non pas que notre hindi se soit amélioré mais le scénario est assez basique. La recette des films de bollywood : des gros muscles, des nanas pas tellement habillés et des séquences musicales kitches.

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Des vacances en voyage

Publié le 29 Oct 2011 — par Nous
Catégories Nepal

Ces dernières semaines ont étés riches en marches, visites et autres activités qui ont fait souffrir nos pauvres mollets et c’est avec joie que ceux-ci se reposent sur les terrasses de Pokhara pendant cinq jours. On s’autorise une chambre d’hôtel, luxueuse par rapport à nos standards habituels: spacieuse et moderne, salle de bain avec eau chaude, internet, TV (chaînes népalaises et indiennes youpie!) et une gigantesque fenêtre avec vue sur les Annapurnas. Lire, manger et dormir sont nos principales activités, on teste tout les petits boui-boui du coin, on goûte à tout, même au fameux thé tibétain au beurre de yack et sel… et c’est pas bon du tout.

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Pour digérer le thé et éliminer les momos au fromage, on marche jusqu’à la « Peace Pagoda » située sur la montagne surplombant Pokhara et son lac. La pagode n’est pas incroyable, mais la vue sur la région vaut les deux heures de marche dans la forêt infestée de moustiques. En chemin, on rencontre une dame de plus de 60 ans qui voyage toute seule en Asie depuis quelques années, sac au dos. On discute quelques temps avec elle, son flegme nous impressionne, comme quoi, il n’y a pas d’âge pour voyager.

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On part explorer le lac avec une petite barque pas très stable. Très bon exercice de coordination que de ramer à deux!

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Jeudi, c’est atelier culinaire. A force de persévérance, on trouve un restaurant qui accepte de nous laisser entrer en cuisine pour pouvoir observer comment ils préparent les recettes népalaises. On peut même s’essayer à la fabrication des fameux momos. Le pliage de la pâte avec la farce à l’intérieur nécessite des talents d’origami et c’est finalement les cuistots qui finiront le travail.

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La fin du mois d’octobre c’est une période des grandes fêtes népalaises. Maha puja, le nouvel an Newar.  Kukur Tihar, la fête des chiens…tous décorés pour l’occasion de colliers à fleurs ! Gaï Tihar la fête des vaches, elles aussi peinturlurées et recouvertes de rubans et guirlandes. Bhai Tika, qui célèbre la relation pure entre frères et sœurs. Chaque jour, des groupes d’enfants déguisés se promènent de maison en maison, entonnent des chants accompagnés de danses typiques en échange d’offrandes. Dès la nuit tombée, chaque habitant crée un petit autel devant chez lui composé d’encenses, de nourriture, de bougies et décore sa maison de lumières. Au fil de la soirée, les rues se chargent peu à peu d’odeurs épicées et des spectacles de danses s’improvisent sur les places.

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Le Népal c’est presque fini, demain on prend un bus pour la frontière indienne, direction Gorakhpur. Le trajet devrait durer un peu plus de 12 heures…

Photos

Entre Bouddha et Shiva

Publié le 25 Oct 2011 — par Nous
Catégories Nepal

Après cette bouffée d’air frais, nous replongeons dans la pollution de Kathmandu et de ses environs. Nous sortons de Thamel, le quartier touristique et nous aventurons à pied jusqu’au temple Swayambhunath, aussi appelé monkey Temple, comme son nom l’indique, beaucoup de singes y ont pris leurs quartiers. Sur le chemin, nous découvrons une population bien plus pauvre, vivant entourée de champs et de rivières infestés de détritus et de cochons sauvages… Les odeurs sont écœurantes, un doux mélange d’encens, d’urine et d’épices. Le monument imposant est très touristique, nous profitons de la vue sur la ville et repartons.

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Et puis nous nous éloignons un peu plus cette fois-ci, en bus local et en musique (népalaise bien sûr). La ville de Bakthapur est inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco et mérite le détour. Dans les rues tranquilles, nous nous baladons, amusés de rencontrer des népalais curieux, nous posant des questions ou nous observant du coin de l’œil. Ici tout est plus calme et apaisant. Les temples hindouistes sont présents partout et le son des cloches, frappées par les fidèles, tout au long de la journée, crée une ambiance particulière.

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L’ambiance est encore plus prenante à Bodhnath, quartier bouddhiste cette fois-ci, situé au milieu de l’effervescence urbaine de Kathmandu. Autour d’un des plus hauts stupas du monde, vivent des moines de tout âge et de toutes origines. Les décorations des maisons sont parfaitement réalisées, la musique tibétaine est omni présente dans les rues et les croyants tournent autour du stupa (dans le sens des aiguilles d’une montre) pour prier, honorer bouddha. La plupart des restaurants ont une terrasse sur le toit. Nous en profitons pour prendre nos 3 repas quotidiens en observant cette agitation religieuse vue d’en haut, qui crée en sentiment profond de plénitude.

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Et puis nous quittons définitivement Kathmandu pour rejoindre Pokhara. En chemin, nous faisons une halte de deux jours à Bandipur. Le bus nous dépose au village en contrebas de la colline et c’est en jeep, bien serrés dans la remorque à l’aller et sur le toit au retour, que nous atteignons ce petit village reculé, historique mais un poil touristique, comme dirait Tristan : « le Môtiers népalais ». Nous y passons 2 nuits, visitons une des plus grandes grottes du Népal et une ferme de production de soie. Sur le chemin nous y menant et pour notre plus grand bonheur, surtout celui de Caro, nous croisons de très grosses araignées…

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Après ces quelques semaines bien chargées, surtout en marche, nous sommes un peu fatigués et décidons de nous arrêter quelques jours à Pokhara, le temps de profiter des paysages népalais, de la culture et de la nourriture…

Pour les curieux, les autres photos et commentaires 😉