La vallée sacrée

Nous quittons Pisac après un dîner dans un boui boui du village, comme on les aime. Empruntant un bus local, nous continuons notre escapade dans la vallée sacrée. Changement de bus à Urubamba, puis le chauffeur nous laisse à une intersection, où des taxis attendent, permettant ainsi de découvrir deux sites plus éloignés, où les bus ne se rendent pas, Moray et les Salineas. Après une négociation musclée, nous voilà partis.

Le premier site, Moray, est une merveille agricole. Les terrasses ainsi disposées, permettaient aux Incas de tester les conditions de la terre et l’arrivée d’eau à chaque étage et ainsi de définir le meilleur légume ou fruit à y planter. Dans de telles conditions, les Incas ont réussi à faire évoluer leurs plantations en augmentant par exemple, la taille des légumes. Nous restons là quelques instants, les yeux bien ouverts, essayant d’encrer le paysage dans notre mémoire tellement l’endroit est saisissant.

Et puis notre chauffeur nous conduit plus loin, aux Salines. Ne sachant pas vraiment à quoi nous attendre, la surprise vue de la route en y parvenant est grandiose. Ces bacs d’eau salée dans des couleurs dérivants du brun au blanc sont comme de grands morceaux de chocolat (serait-ce le manque ?)

Les puits sont remplis d’eau provenant de la montagne. Une fois l’eau évaporée, au bout de 3 mois, la famille récolte le sel qui servira de condiment pour la cuisine, aromatisé ou non ou de sel pour le bain. Et puis le processus recommence.

Après ces deux découvertes incroyables, notre chauffeur nous ramène à l’intersection. Là au bord de la route, nous stoppons les véhicules pour Urubamba, puis pour Ollantaytambo.

Dans ce petit village pavé, encore construit à la manière des incas, nous passons la nuit dans une auberge bien agréable.

Le lendemain matin, nous découvrons les ruines à coté du village. Ancien temple-forteresse, c’est le seul endroit, où les incas retranchés, gagnèrent une bataille en 1537 contre les espagnols.

Aucune route ne parvenant au Machu Picchu, le train est la seule possibilité d’y arriver. Grâce à un peu trop de zèle de la compagnie (…), ce dernier est devenu le train le plus cher du monde ! Nous le prenons vers midi et arrivons dans le village ultra touristique d’Aguas Calientes quelques heures plus tard. Nous trouvons une chambre d’hôtel et parcourons les rues bordées de restaurants, bars et échoppes souvenirs. Par chance, notre hôtel se situe de l’autre côté de la rivière, là où vivent les locaux. Ce qui nous permet de voir l’autre côté de la vie, dans ce village renommé en « village du Machu Picchu ».

Départ très tôt et dans la nuit pour le Machu Picchu. Nous décidons de ne pas emprunter les bus touristiques, mais plutôt d’utiliser nos pieds, à la manière des incas pour rejoindre le site (par défi personnel mais aussi peut-être par esprit de contradiction contre tous ces coûts imposés).

Après une heure trente de montée, nous voilà aux portes de cette merveille. En l’apercevant, le cœur se serre, l’émotion est bien présente. Nous avons beau l’avoir vu des dizaines voir des centaines de fois en photo, ce coup-ci il est devant nous, se dressant majestueusement encore dans l’ombre. Nous nous installons avec les quelques autres lève-tôt pour admirer le soleil prenant possession des lieux au fil des minutes. Le spectacle est superbe.

Nous arpentons ensuite les ruines, en tendant parfois l’oreille quand nous rencontrons un guide expliquant les détails du site.

Nous partons ensuite de l’autre côté de la montagne voir un ancien pont inca. Le chemin après ce dernier est minuscule, taillé dans la roche sur une pente vertigineuse. C’est par-là que les Incas se sont enfuis lorsqu’ils ont abandonné l’endroit. De retour à la cité, nous nous installons sur une des terrasses en face et profitons de ce coin tranquille. Tristan lit pendant que je m’endors, épuisée du réveil si matinal et de la marche abrupte du matin. Les groupes de touristes venus de Cusco pour la journée affluent, le site se remplit et le soleil tape très fort,  il est donc temps pour nous de redescendre, avant de jeter un dernier coup d’œil sur le Machu Picchu.

Notre train du retour n’étant qu’à 21h, nous passons l’après-midi dans les sources d’eau chaude du village, accompagnés de bon nombre de péruviens. Dans le train du retour, la fatigue de la journée et les effets de l’eau chaude se font sentir et nous nous endormons.

Nous avons hésité à y venir au vue du prix. Les montants du train, du ticket et du bus sont considérablement élevés et les bénéfices ne sont pas mis aux bons endroits, notamment dans les poches des actionnaires, parfois étrangers… Un peu dégoûtés par tout ça, nous réalisons tout de même la chance que nous avons eue, alors même que la plupart des péruviens ne peuvent y venir. Il en sera de même pour les futurs voyageurs, puisque l’Unesco veut restreindre le nombre de visite par jour, et il est inévitable, pour garder les mêmes bénéfices, que les prix s’envoleront.

Encore des photos !


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