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La vallée sacrée

Publié le 17 Jun 2012 — par Nous
Catégories Perou

Nous quittons Pisac après un dîner dans un boui boui du village, comme on les aime. Empruntant un bus local, nous continuons notre escapade dans la vallée sacrée. Changement de bus à Urubamba, puis le chauffeur nous laisse à une intersection, où des taxis attendent, permettant ainsi de découvrir deux sites plus éloignés, où les bus ne se rendent pas, Moray et les Salineas. Après une négociation musclée, nous voilà partis.

Le premier site, Moray, est une merveille agricole. Les terrasses ainsi disposées, permettaient aux Incas de tester les conditions de la terre et l’arrivée d’eau à chaque étage et ainsi de définir le meilleur légume ou fruit à y planter. Dans de telles conditions, les Incas ont réussi à faire évoluer leurs plantations en augmentant par exemple, la taille des légumes. Nous restons là quelques instants, les yeux bien ouverts, essayant d’encrer le paysage dans notre mémoire tellement l’endroit est saisissant.

Et puis notre chauffeur nous conduit plus loin, aux Salines. Ne sachant pas vraiment à quoi nous attendre, la surprise vue de la route en y parvenant est grandiose. Ces bacs d’eau salée dans des couleurs dérivants du brun au blanc sont comme de grands morceaux de chocolat (serait-ce le manque ?)

Les puits sont remplis d’eau provenant de la montagne. Une fois l’eau évaporée, au bout de 3 mois, la famille récolte le sel qui servira de condiment pour la cuisine, aromatisé ou non ou de sel pour le bain. Et puis le processus recommence.

Après ces deux découvertes incroyables, notre chauffeur nous ramène à l’intersection. Là au bord de la route, nous stoppons les véhicules pour Urubamba, puis pour Ollantaytambo.

Dans ce petit village pavé, encore construit à la manière des incas, nous passons la nuit dans une auberge bien agréable.

Le lendemain matin, nous découvrons les ruines à coté du village. Ancien temple-forteresse, c’est le seul endroit, où les incas retranchés, gagnèrent une bataille en 1537 contre les espagnols.

Aucune route ne parvenant au Machu Picchu, le train est la seule possibilité d’y arriver. Grâce à un peu trop de zèle de la compagnie (…), ce dernier est devenu le train le plus cher du monde ! Nous le prenons vers midi et arrivons dans le village ultra touristique d’Aguas Calientes quelques heures plus tard. Nous trouvons une chambre d’hôtel et parcourons les rues bordées de restaurants, bars et échoppes souvenirs. Par chance, notre hôtel se situe de l’autre côté de la rivière, là où vivent les locaux. Ce qui nous permet de voir l’autre côté de la vie, dans ce village renommé en « village du Machu Picchu ».

Départ très tôt et dans la nuit pour le Machu Picchu. Nous décidons de ne pas emprunter les bus touristiques, mais plutôt d’utiliser nos pieds, à la manière des incas pour rejoindre le site (par défi personnel mais aussi peut-être par esprit de contradiction contre tous ces coûts imposés).

Après une heure trente de montée, nous voilà aux portes de cette merveille. En l’apercevant, le cœur se serre, l’émotion est bien présente. Nous avons beau l’avoir vu des dizaines voir des centaines de fois en photo, ce coup-ci il est devant nous, se dressant majestueusement encore dans l’ombre. Nous nous installons avec les quelques autres lève-tôt pour admirer le soleil prenant possession des lieux au fil des minutes. Le spectacle est superbe.

Nous arpentons ensuite les ruines, en tendant parfois l’oreille quand nous rencontrons un guide expliquant les détails du site.

Nous partons ensuite de l’autre côté de la montagne voir un ancien pont inca. Le chemin après ce dernier est minuscule, taillé dans la roche sur une pente vertigineuse. C’est par-là que les Incas se sont enfuis lorsqu’ils ont abandonné l’endroit. De retour à la cité, nous nous installons sur une des terrasses en face et profitons de ce coin tranquille. Tristan lit pendant que je m’endors, épuisée du réveil si matinal et de la marche abrupte du matin. Les groupes de touristes venus de Cusco pour la journée affluent, le site se remplit et le soleil tape très fort,  il est donc temps pour nous de redescendre, avant de jeter un dernier coup d’œil sur le Machu Picchu.

Notre train du retour n’étant qu’à 21h, nous passons l’après-midi dans les sources d’eau chaude du village, accompagnés de bon nombre de péruviens. Dans le train du retour, la fatigue de la journée et les effets de l’eau chaude se font sentir et nous nous endormons.

Nous avons hésité à y venir au vue du prix. Les montants du train, du ticket et du bus sont considérablement élevés et les bénéfices ne sont pas mis aux bons endroits, notamment dans les poches des actionnaires, parfois étrangers… Un peu dégoûtés par tout ça, nous réalisons tout de même la chance que nous avons eue, alors même que la plupart des péruviens ne peuvent y venir. Il en sera de même pour les futurs voyageurs, puisque l’Unesco veut restreindre le nombre de visite par jour, et il est inévitable, pour garder les mêmes bénéfices, que les prix s’envoleront.

Encore des photos !

Sucre

Publié le 19 May 2012 — par Nous
Catégories Bolivie

Avec ces anciens bâtiments blanchis à la chaux et ses rues en damier, Sucre se donne des airs de cité coloniale. Tout le centre a été restauré depuis qu’elle a été reconnue au patrimoine mondial de l’Unesco. Malgré la circulation congestionnée dans les ruelles étroites par les bus qui semblent rouler à l’huile de friteuse, on trouve très agréable de s’y promener.

On commence notre visite par le marché central, lieu bouillonnant où se vend tout et n’importe quoi.

La casa de la Libertad, l’endroit ou fut signée la déclaration d’indépendance de la Bolivie, est un lieu très symbolique pour tout les habitants du pays. On y trouve la dite déclaration, enfin une copie, ainsi que plusieurs objets ayant appartenus à Simon Bolivar le premier président du pays.

Toujours en parcourant la ville, on tombe par hasard sur un minuscule restaurant tenu par un français et sa femme bolivienne. Fusion des deux cuisines, on mange une fondue au fromage local. Après dix mois d’abstention, c'est un extase culinaire!

Après la ville, on décide de faire un trek de quelques jours dans la Cordillera de los Frailes, une chaîne de montagne qui traverse le centre du pays et qui surplombe Sucre. Habitué à faire les choses par nous-mêmes, on choisit finalement de partir avec une agence. Celle-ci soutient les villages de la Cordillera et emploie les gens du coin. De plus, notre guide parle quechua, puisqu’il vient d’un de ces villages, ce qui est nécessaire dans les régions que nous allons traverser où personne ne parle espagnol. Se joignent à nous des australiens, néo-zélandais et hollandais.

Le premier jour, on part à 4 heures du matin en bus pour rejoindre le début du trek, à une heure de route de Sucre. Après un petit déjeuner pris avec les premiers rayons du soleil dans le froid, on entame la marche par quelques heures de descente sur un ancien chemin inca.

S’en suit une longue vallée que l’on longe sur plusieurs kilomètres, une pause dîner et sieste puis l’ascension d’un ancien volcan. Niché dans le cratère, se trouve le village de Maragua, un lieu qui semble complètement coupé du monde. Les habitants vivent des quelques champs de blés qui poussent difficilement à cette altitude et de tissages qu’ils vont vendre à la ville. On passe la nuit dans ce village, logés dans de petites maisons dignes d’un village de schtroumpfs. L’endroit est vraiment étonnant.

A l’aube, le spectacle est encore plus impressionnant. Le soleil joue avec la brume créant des paysages qui se métamorphosent au fil du temps. La vie reprend petit à petit, les habitants traversant la plaine du volcan sans forcement prêter attention au spectacle, pressés de rejoindre leurs champs.

En sortant du volcan, on s’arrête sur une grande plaque rocheuse où des empruntes de dinosaures ont été découvertes récemment, le tout est étrangement bien conservé.

On arrive finalement au village de Potolo, la dernière étape de notre trek, après huit de marches. Une douche, un souper et on file au lit. Le lendemain on prend un bus qui  nous ramène à Sucre après un long voyage à travers plusieurs vallées et cols.

Photos

Cholitas

Publié le 12 May 2012 — par Nous
Catégories Bolivie

On arrive à la Paz après 12 heures de bus nocturnes depuis le sud de la Bolivie. La capitale économique du pays est construite dans une vallée étroite, entourée de falaises. Le centre ville au fond, les banlieues pauvres sur les hauteurs, le tout se situant entre 3600 et 4000 mètres. Notre chambre d’hôtel au 5ème étage sans ascenseur est là pour nous rappeler qu’à cette altitude on a « un peu plus de difficulté » à faire de l’exercice. Après chaque ascension jusqu’à notre chambre, on souffle comme des bœufs et il nous faut bien deux minutes pour récupérer.

La ville, toute en pente bien sûr, est très animée. Les Cholitas, véritables icones de la Bolivie se tiennent fièrement derrière leurs étales ou arpentent les rues d’un pas décidé. Avec leur grande jupe, leurs longues tresses noirs et surtout leur chapeau posé en équilibre sur leur tête, elles semblent tout droit sorties d’une époque lointaine.

Au marchés on trouve de tout : des habits et bonnets typiques, des fruits inconnus, du poisson « frais » (on est à 3800 mètres d’altitude et la mer est bien loin) et des fœtus de lamas. Ces derniers sont utilisés comme porte-bonheur lors de la construction d’une maison et sont enterrés sous les fondations. Passez rapidement vos commandes, on a encore un peu de place dans nos sacs.

On visite également le musée de la coca, qui retrace l’histoire de cette plante à travers les âges. Elle possède une place très importante dans la culture et est utilisée tout autant dans des cérémonies sacrées qu’à des fins thérapeutiques. La cocaïne et le Coca-cola restent ses dérivés les plus connus.

Accompagnés de Agna et Patrick, deux danois rencontrés à Uyuni, on se rend sur les hauteurs de la Paz, assister à l’une des choses les plus étranges que l’on aie vue : un match de catch de Cholitas. Plus burlesque que vraiment intéressant, ces « charmantes » demoiselles se crêpent le chignon sur le ring, dans un show bien huiler ou chacun joue un rôle précis : la gentille, la méchante et l’arbitre corrompu. Parfois on assiste à de véritables mêlées entre Cholitas et catcheurs qui n’hésitent pas à terminer leur prestation au milieu du public. Les locaux déchaînés, scandent le nom de leur favorite dans une atmosphère survoltée. C’est certain on ne regardera plus ces dames de la même manière…

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Décider à se déplacer plus au sud, on est finalement contraint de rester à la Paz pour deux jours supplémentaires, les transports du pays étant en grève. Toutes les rues de la capitale sont bloquées, ce qui nous permet au moins de déambuler à loisirs sur les artères principales sans le trafic chaotique qui y circule normalement.

Le trajet jusqu’à Cochabamba dure sept heures. On traverse successivement les hautes plaines de l’Altiplano, puis une chaîne de montagnes avant de descendre vers notre destination. Les paysages sont à nouveau magnifiques.  Sur place on consacre notre premier jour au projet de Caro dans une école à une dizaine de kilomètres de la ville. Une journée crevante mais forte en émotions (article à suivre).

Le soir on se fait un très bon resto : entrées, suivies de médaillons de bœuf respectivement au thym et au roquefort,  le tout accompagné d’une bouteille de vin bolivienne. Le vignoble du pays est très particulier puisqu’il pousse entre 1700 et 3000 mètres, ce qui donne des caractéristiques très particulières au raisin. Le vin vieillit également plus vite et on se retrouve avec des produits très développés après quelques années seulement. Pour les gens intéressés, un article très instructif sur le sujet par ici.

Le lendemain on visite la ville. Pour se mettre on jambe, on monte en haut du Cristo de la Concordia et ses 1400 marches…en télécabine, le vin et le roquefort n’étant pas encore complètement digérés. La statue au sommet, la plus grande du monde dépasse de 40 centimètres celle de Rio qui mesure 33 mètres (représentant les 33 ans que le christ a vécu). Les boliviens se défendent du pêché d’orgueil en affirmant que le Christ a vécu 33 ans…et quelques mois, d’où les 40 centimètres supplémentaires.

On passe l’après midi à découvrir le reste de la ville, ses marchés et ses terrasses avant de prendre le bus de nuit pour Sucre. L’expérience restera inoubliable. Douze heures à rebondir sur nos sièges puisque la route se résume à une piste de terre et de cailloux. A 2 heures du matin, on reste coincé dans un gué, tout le monde est contraint de descendre, il faut surélever le bus et entasser des pierres en dessous. Une heure après on repart enfin. Quelques instants plus tard, on ne sait pas trop pourquoi, le système d’aération casse et tout l’habitable se remplit d’une poussière fine. On ne voit plus à deux mètres, impossible de respirer. On doit se couvrir le visage de plusieurs couches d’habit qui font office de filtre à air. On arrive finalement à Sucre à 6 heures du matin, un seul objectif en tête, trouver une douche et un bon lit.

Les photos